Seconde étape en attendant notre lit douillet de Broome.
Voilà 5 heures que nous fonçons dans notre bolide à moins de 100 à l'heure. Les cheveux aux vent frais de l'air co, les mains moites collées au volant, les pieds brulant au contact du plancher de la voiture, deux mouches (rescapées du carnage intramuros) font une course relai entre mon œil gauche et la narine droite de Cecile. Dehors? Le cagnard! Un soleil qui cogne, une carcasse de vache qui dessèche sur le bord de la route, une route droite qui n'a pour limite que l'horizon, une route qui fait vibrer au loin un miroir brillant que n'atteindrons jamais.
Soudain, le soleil se couche. Vite, il faut trouver un Endroit pour dormir. Encore 30 km et nous arrivons dans ce qu'on appelle ici une ère d'autoroute. Une étendue aussi plate que le désert qui le jouxte, les spinifex (les touffes d'herbes quoi) en moins. Devant, rien. Derrière, rien. A droite, rien. A gauche l'autoroute. Comme dans le chapitre 1, nous découvrons notre malheur en ouvrant la porte : outre la chaleur (on était prévenu cette fois), une nuée de mouche nous accueille gentillement en nous embrassant sur la bouche (et dans la bouche si possible), dans les yeux (après s'être faufilées par les interstices entre la peau et les lunettes de soleil), dans les oreilles, les narines, enfin sur tout le visage de manière générale.
On s'empresse d'installer la moustiquaire qui nous permettra de laisser le coffre ouvert, d'avoir un peu d'air pendant la nuit, et de pouvoir mieux dormir cette fois. Ah malheur, c'était sans compter sur le ballet des "Road-trains". Cette fois, point de pluie, juste des vagues de vacarme rythmant le passage de ces camions à trois, quatre, voire cinq remorques. Enfin des trains routiers quoi! Le guide parle de 50 mètres de long, mais croyez notre expérience, c'est beaucoup plus que ça. Ce qui l'est encore plus, c'est la distance à partir de laquelle on les entend arriver. Des kilomètres moi je vous dis. Imaginez le silence total, une nuée d'étoiles et au loin à l'horizon, un halo de Lumière. Au debut on croyait que c'était une ville lointaine, mais au premier grondement, on s'est vite ravisés. C'est un peu comme si nous nous retrouvions à camper le long de la piste de décollage des avions DHL. L'enfer! En plus à chaque fois qu'une voiture passe, même si le risque est très relatif, on lève la tête pour voir si c'était pas la police. On s'est bien dis que ça se calmerait dans la nuit. C'est alors que vers les 2 heures du matin dans un vrombissement terrible au milieu d'un nuage de poussière, tel la De Lorean de Marty McFly, surgissant de nulle part, il nous est apparu. Le plus illuminé road-train du monde venant faire une pause à 5 pas de nous. Pas la peine de couper le moteur, Joe Camion n'est là que pour un instant, juste le temps de vérifier que les 92 pneus de son convoi sont tous en bon état. Là, commence la sonate en ré mineur de clé anglaise sur jantes. Magnifique composition nous arrachant à nos songes. Une fois la representation terminée, il repart comme il est venu, et le silence revint. Nos cœurs ont mis le temps de s'en remettre.
Ce matin-ci, je sens que le réveil se fait plus ardu, serait-ce le repas de la veille? Ou notre nuit réparatrice? Malgré cela, le spectacle éblouissant (au sens propre surtout et au figuré ensuite) du lever du jour sur la plaine m'oblige à aller prendre une ou deux photos. Et là, Misère..., quand je pense que 5 mètres devant la voiture, un joli chemin menait tout droit loin de la route, loin de tout risque de se faire chopper par les flics... Ah la dégoute. Et ces mouches....pfff dur dur
La morale? Mieux vaut crever de chaud toutes portes et fenêtres fermées que d'être plus au frais bercés par le doux gazouilli des camions. Mais l'un dans l'autre, on sait quand même pas dormir.
3 commentaires:
J'adore, c'est délectablement horrible. Je me marre rien qu'en imaginant la même scène mais avec des moustiques et Oli. Juste pour vous faire sourire aussi ...
rhoooolala! oui, ce doit être atroce comme tout, un vrai calvaire mais j'adore aussi!! ici, juste les ouins ouins du bébé du dessous et une sensation d'étouffement lorsque j'oublie d'ouvrir ma bouche, mon nez étant complètement bouché ... nuits sans sommeil, réveils fatigués. une petite sieste l'aprèm? ce soir je penserai bien à vous, couraaaaach les zamis!
Mes p'tits loups...alors je vous le dis..."on vous réserve le plus DOUX" des dodos à votre retour et les croissants servis au lit avec lèche de votre toutou préféré... et puis NOUS qu'on vous fera plein de "lèchoutes" pour vous rafraîchir..les blés seront"al dente" à Woluwé
ben..c'est pas si malnotre BXL ??
bizzzzzz mes amours !
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