lundi 31 mai 2010

Juste un bon plan!

Remercions en cœur Verginie et Bruno, nos deux belges du bout du monde (oui Bruno je compte bien retrouver cet enregistrement), campés à Phnom Penh depuis 4 ans qui nous ont balladés de bons plans en bons plans sans relâche pour nous faire découvrir le Cambodge par leurs yeux.

Je serais bien tenté de vous raconter, le rendez-vous manqué à l'aéroport, le concert des Dengue Fever , les chorégraphies Vaguelettes vaguelettes wazo wazo, les super restos, notre voisin de bungalow le général trois étoiles et son flingue dans le froc, les champs de corail à Ream, du poivre de Kampot et des vestiges de Kep, de nos trajets en taxi ou en mob ou comment on s'est retrouvé au beau milieu de la nuit dans la rivière avec masques et tubas à la découverte du plancton bio-luminescent, mais je n'en finirais plus.
C'est donc par le plus grand des hasards qu'en piochant dans la manne aux histoires je tombe sur celle-ci :
Le bon plan de Verginie ce matin était déjà sympa dans sa présentation : "découverte de la cathédrale verte en kayak". Un bateau nous drope à 2 km de l'hôtel et l'on revient en en canot, en suivant le courant de la rivière dans un cadre splendide de mangroves.
Ben quoi, on a bien le droit de se reposer
Après dix minutes déjà, le piment s'installe quand Cécile décide de bifurquer à gauche dans une sorte de canal naturel. D'abord on n'a pas vraiment senti le coup venir. On se dépasse, on s'attache en douce nos kayaks les uns aux autres sans que le premier ne se rende compte de rien... Enfin les mêmes conneries qu'à la descente de la Lesse (celles avant de se rende compte à quel point la Lesse est monotone). Mais ici les petits jeux prennent fin quand on débouche dans une nouvelle artère alors que l'on croyait rejoindre le fleuve, on décide de prendre à gauche, ça paraissait logique, mais la logique n'a pas suffit puisqu'après quelques tournants tordus, l'endroit devient de plus en plus sauvage et l'étroitesse du passage se fait opressante.
On aurait dû tiquer quand on a croisé un couple de cambodgien déboulant de nulle part, l'embarcation pleine à craquer de feuilles de je ne sais quoi et qui en nous voyant avaient l'air de bien se marrer. Mais on n'y prête pas attention, trop occupés à crier "Hello, hello" aux enfants qui accourent sur la rive lorque l'on dépasse l'une ou l'autre ferme. En fait à y repenser, je ne sais pas très bien quand on aurait dû s'inquiéter; à partir du moment où on n'a plus vu d'enfants ou bien quand on est passé à l'étape du kayak éclaireur pour nous dire s'il y avait encore moyen de passer... après deux ou trois heures de kayak, on se retrouve à négocier même l'utilisation de la pagaie trop encombrante dans la mangrove.
Ca devient très technique, il faut bien viser entre deux racines pour que la pointe du kayak n'aille pas se coincer dans les branches, le tout en jouant de toute notre souplesse pour s'abaisser sous les branches et les picots... Bizarrement l'ambiance change, de la grosse vanne habituelle, on passe au "tu es sûre du chemin Virg?" (la réponse étant invariable : "ok ok ça passe"), on a bien entendu les moins téméraires lancer "on retournerait pas?" suivi du "non non c'est bon, on est tout près"... On aurait pu aller encore plus loin encore comme ça, mais le moral est soudainement tombé dans le calebard quand en voulant éviter une enième branche remplie de fourmis, Jimmy perd ses Ray-Ban flambantes neuves (oui Philou tu lis bien). Un plomb n'aurait pas coulé plus vite. J'ai même sauté à la flotte pour les chercher, mais la profondeur, la mangrove et l'eau chocolat bleu pâle ont eu raison de notre espoir de les retrouver. Bref, on décide de poser pieds à terre des que possible afin de voir où se trouve le cours d'eau principal.
Autant chercher un grain de semoule dans un sac de riz, sur 360 degrés, ce sont des risières à perte de vue. Même le GPS de l'iPhone s'avère impuissant à nous aider. Divers plan de sauvetages se mettent en place :
1. Sandrine part avec Sandrine en repérage, mais le terrain à raison des tongues de cec et elles nous reviennent vite sans infos.
2. Jean-Marie muni de ses Teva reitère l'opération mais revient bredouille au bout d'un quart d'heure. Pendant ce temps, on vide notre réserve d'eau et on s'esquinte à s'orienter avec le GPS, la position du soleil etc.
3. Cécile prend les Teva 43 fillette de Jean-Marie et avec Virginie, partent à la recherche d'un gars du coin pour nous indiquer le chemin, 3 minutes après leur départ, on les entend s'esclaffer un peu plus loin. Et oui cette fois ça y est, on a la confirmation que les moins téméraires avaient raison : plus moyen d'aller plus en avant, un demi-tour s'impose.
A partir de ce moment il faut savoir que nos trois bouteilles de 50cl pour 5 sont vides... Il n'est plus temps de tergiverser on sors les 4 kayaks et c'est parti pour une petite ballade en file indienne le long des risières en jachère, trainant derrière nous nos embarcations. Au bout de dix minutes, dégoulinants de sueur, on remet les bateaux à l'eau, en fait dès que le passage est plus praticable. Le retour est interminable, on n'en finit pas de rebrousser chemin sans jamais retomber sur le cours d'eau principal. On crève de chaud, les coups de soleil apparaissent, et surtout on meurt de soif...Cela doit bien faire 5 heures que l'on pagaye sans relâche. Les 2 heures prévues pour la ballade ont explosées. Nous voilà maintenant comme le dr. Duxley (cfr. Luky Luke et l'elixir du dr. Duxley) traversant le désert : la langue pendante et l'impression d'avoir mangé du sable... Notre désespoir se fait plus grand à chaque tournant franchi sans voir apparaitre le fleuve. Soudain c'est la providence qui se manifeste; alors qu'on s'appretait quasi à se laisser désecher au soleil, le resto-étape où Virginie comptait nous amener 4 heures plus tôt surgit de nulle part.

Le bilan est accablant, il est 16h, on a affonné au moins 18 bières, 10 milkshakes, et 5 bouteilles d'eau, Jean-Marie est étalé par terre le dos en compote, Cécile entreprend une partie de fléchettes au dessu de la tête de Jean-Marie, Virginie est au téléphone et ne revient plus, Sandrine noie son désespoir de devoir ramer dans le noir en vidant tous les verres. Et moi... Moi...je joue les masseuses sur le dos de Jean-Marie.
Vers 18h, la tension monte, cette fois il est certain que notre retour s'effectuera au clair de lune et tout le monde n'est pas fan de cette idée. Le gars du resto nous avait prédit une demi heure de bateau et après 1h de navigation, c'est sous le clair d'éclairs que nous nous dirigeons.
Autant dire que la situation est insolite, un grondement d'orage au loin, le coup de pagaie ralentissant, le plancton luminescent marquant notre passage. Un eclair et l'on voit se dessiner dans le paysage une maison, une ferme et même un cul de sac. Oui l'instinct infaillible de Virginie nous étonnera toujours... Et comme plutôt dans l'après midi, le temps se fait long, après 2h nous ne voyons toujours pas les lumières de notre Guesthouse. Un moteur se rapproche, nous croise de l'autre côté de la rive et s'éloigne... Puis silence à nouveau... 2 minutes plus tard, le bateau revient un gros phare pointé sur nous, la honte, le personnel de l'hôtel, inquiet avait envoyé un bateau à notre recherche.



Alors ici je trouve pas de fin correcte. Mais en résumé, on était ultra gênés, crevés et contents à la fois, même si on avait voulu arriver au bout par nous même. Enfin au moins on a évité un autre bon plan signé Virginie ce jour là.

NB : Ne croyez pas qu'on en veuille un seul instant aux bons plans de Verginie, mais comme c'est devenu une bonne blague, il fallait que je la partage.

mardi 25 mai 2010

Juste pour patienter

En attendant le plat de résistance dans les prochains jours


:



lundi 17 mai 2010

Du concentré de bonheur

Aaah Koh Phi-Phi (oui, prononcez pipi), contre toute attente après une bonne claque à Phuket, où la prostitution a fait de Patong Beach sa capitale, nous découvrons un petit bout de paradis. La belle plage, pas beaucoup de monde, des spots de plongée internationalement reconnus, des coraux magnifiques et, non des moindres, un belvédère saisissant.
Attardons nous d'ailleurs sur ce fameux point de vue culminant l'île où nous sommes. Du village, il faut une bonne grosse demi heure pour l'atteindre. Fastoche? C'est ce qu'on croyait aussi, mais on avait pas vraiment pensé au dénivelé, au soleil, et à cette chaleur moite (ou "la touffeur" dixit Stephenie Meyer dans "l'âme vagabonde") que l'on affectionne toujours malgré les mois d'acclimatation. Programme du jour, aller se dorer la couenne sur ranti Beach (ou ranki ou runti ou rumti ou runki bay ou beach, c'est selon, je ne sais toujours pas, chacun a sa version) qui se trouve de l'autre côté de la vallée où se trouve ce fameux "viewpoint". Donc, après avoir loué des palmes; les masques et tubas dans nos sacs, on entreprend la face Ouest du "pic". Le plus facile puisque c'est un grand escalier qui serpente jusqu'au sommet. Pas d'inquiétude, les marches sont faciles : 3 pas pour 1 marche, 3 pas pour 1 marche. Très vite curieusement on n'est plus qu'à 2 pas pour 1 marche puis tout de suite après, 1 seul pas pour 1 marche, enfin avec la chaleur, on ruisselle déjà de sueur quand on entreprend l'escalier au rythme du : une marche une marche et plus de pas entre les deux. C'est donc hors d'haleine qu'on arrive à l'étape des marches plus hautes que larges. Vraiment, là on sent que ça fait un petit temps qu'on n'a plus couru. Enfin nous arrivons au pub du belvédère. On s'envoie un petit fruit-Shake derrière la cravate et hop on repart. La descente est pas plus facile puisque maintenant on se retrouve dans la jungle. Enfin bref, on arrive à la plage, on passe comme d'habitude une difficile journée pleine de choix à prendre : lecture ou musique, soleil ou ombre, jus de fruit ou coktail, nage ou snorkelling. C'est tellement stressant que sur les coups de 17h on renoue nos baluchons pour profiter du susdit miramar au coucher de soleil. Face Est cette fois, et pas simple, mais bon, on le fait quand même. Il est 18h tapante quand nous arrivons sur une petite plateforme projetant ses planches au dessu de la baie. On avait donc plus qu'une demi heure d'attente, jusqu'à ce qu'un gars passe par là et nous annonce gentillement qu'il n'était que 17h. Advienne que pourra nous intercalons au chausse pied ce petit contretemps dans notre planning déjà bien chargé. L'heure est à la contemplation du paysage, imaginez le silence et la beauté du moment (pour ceux qui ne visualisent pas, en tapant Koh Phi Phi et tsunami sur Google, vous verrez très sûrement la belle vue dont je parle)... Oui...shhht.... Rien.... Un petit bonhomme vient s'asseoir sur le rocher à 5 mètres de nous. On a vraiment trouvé le bon endroit pour profiter du coucher de soleil, même les locaux viennent ici. Trop cool! Soudain le petit gars commence un florilège de raclement de gorge en ré mineur... Suivi d'un tapotement de ventre en bonne et due forme puis reprise du raclement, et eructage en apothéose. Le tout en cinq opus... Un ravissement. Je vous passe les entractes qui nous faisaient espérer un beau coucher de soleil silencieux au début. Finalement au bout de 20 minutes, le gars se barre, le soleil aussi et nous on se retrouve au milieu d'un joli champs de crachats à espérer pouvoir refaire de l'instant, un moment inoubliable.

En conclusion, un coucher de soleil ne vaut jamais un bon raclage de gorge, la preuve, de quoi se souvient-on dans l'histoire?

dimanche 16 mai 2010

Pas de Bangkok pour nous

Pas de panique les gars, de grâce, n'inondez pas notre boite de mails à propos de Bangkok, à part la balle que Cecile s'est choppée dans le panard, le coup de matraque sur l'oeil de Jean-Marie, la vie de Sandrine n'est apparemment plus en danger, d'après ce que le neuro chirurgien nous a confié à l'instant. Enfin, nous on la reconnaît plus, sans doute que vous non plus. Pour ma part, les militaires ont arrêtés de m'emmerder quand j'ai finalement enlevé ma belle chemise rouge toute neuve que je m'étais acheté.

On est à Kep à plus ou moins 1000 bornes des hostilités, ça devrait le faire.
Enfin on vous remercie pour votre soutien.

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lundi 3 mai 2010

Le chevalier malin

Il était une fois, très très loin d'ici, un valeureux chevalier et une belle princesse qui voulaient voir les plus beaux joyaux du monde. Avec eux, ils avaient emportés quelques précieuses affaires, mais ils découvrirent bien vite que leurs bagages étaient bien trop lourds, et à la première escale venue, ils demandèrent à un messager qui passait par là de bien vouloir rapporter quelques vêtements au château. Ainsi donc ils continuèrent leur périple allégés et le cœur content. Ils étaient heureux en vivant comme cela, leur Monture, un beau Cheval blanc fier et véloce les emmenaient où il leur semblait bon d'aller. Tantôt il s'arrêtent pour se baigner dans la rivière, tantôt ils bivouaquent dans un camp de nomades, parfois ils sont accueilli dans des palais somptueux... Ils n'avaient pas peur de se perdre, mais le chevalier qui était très malin et qui avait appris les techniques les plus élaborées de pistage, savait qu'il devait malgré tout garder en mémoire le chemin du retour et, c'est tout naturellement (et par habitude) qu'il laissa sur son chemin des repères significatifs...

Oui, bon d'accord, 2 t-shirts, 4 caleçons, 1 chapeau, 2 cuillères, 1 ou 2 paires de chaussettes, quelques pots de gel douche, 2 essuies de bain éparpillés tout autour de l'Australie vont pas m'aider beaucoup, mais je reste convaincu qu'on me volait mes claxes sur les fils à linge des campings.

La bonne chose c'est que j'ai un petit peu plus de place dans mon sac pour la Thaïlande.